Faire le point sur le référendum d’initiative citoyenne
En France, les gilets jaunes manifestent depuis plusieurs mois. Leurs revendications portent surtout sur la question du salaire. Mais en dehors de cela, le référendum d’initiative citoyenne représente le plus grande demande des manifestants.
L’intérêt du référendum d’initiative citoyenne
Le 21 février, les revendications des gilets jaunes ont été débattus à l’Assemblée nationale. Les discussions ont permis aux différentes parties de se positionner. Une partie des gilets jaunes a revendiqué le référendum d’initiative citoyenne. Elle peut avoir une influence sur les institutions. La demande n’était pas un élément important jusqu’à mi-décembre 2018. Mais ensuite, il a été présenté comme un axe central des revendications. Néanmoins, elle a surtout été mise en avant par les médias. Ce référendum est moins couteux que l’acceptation des revendications monétaires et salariales.
Le but du RIC est de redonner le pouvoir au peuple. Grâce à cet outil, les citoyens peuvent directement décider d’accepter ou de refuser des lois. Il en va de même pour les traités internationaux. En outre, il s’agit d’un bon moyen de rétablir la confiance entre les citoyens et les élus. De plus, le caractère révocatoire est fortement mis en avant. Si un élu ne remplit pas bien ses fonctions, les citoyens peuvent utiliser le RIC. Concrètement, pour passer, un référendum devrait obtenir près de 700 000 signatures. Cela ne représente que 3 % des individus inscrits sur la liste électorale. Cependant, au niveau de la forme que pourra prendre le RIC, rien n’est encore décidé. Mais avec cet outil, le peuple prend des décisions directement. Cela peut encourager la participation dans la vie politique.
Les limites du référendum d’initiative citoyenne
Le but du référendum d’initiative citoyenne est d’établir un lien direct entre la population et le président. Cela peut pourtant renforcer la concentration du pouvoir du côté de l’exécutif. Dans ce cadre, les modalités d’application ont une place importante. Pour respecter la volonté populaire, il faut exercer une pression constante. Entre autres, il faut savoir que les résultats présentés par un référendum d’initiative citoyenne ne sont pas toujours pris en compte par le gouvernement. En effet, il est possible de rappeler le vote de la Constitution européenne en 2005. Plus de 54 % des personnes qui ont voté étaient contre cette proposition de loi. Pourtant, deux ans plus tard, le traité de Lisbonne a été signé. De plus, les référendums d’initiative populaire n’arrivent pas à beaucoup peser sur la politique du gouvernement. Ce type de référendum peut même renforcer le pouvoir présidentiel au lieu de le renverser.
Pour faire passer les réformes, le niveau de mobilisation doit aussi être élevé. Il s’agit d’un élément clé pour faire respecter la volonté citoyenne. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Entre autres, les gilets jaunes représentent une grande partie de la population. Mais les intérêts pour lesquels ils se battent sont très spécifiques. En effet, cela ne reflète pas les intérêts de la société dans sa globalité. Les doléances portent surtout sur le salaire et le pouvoir d’achat. D’après le sondage d’Oxoda, 55 % des français souhaitent la fin des manifestations des gilets jaunes. Depuis le début des manifestations, près de 1 796 condamnations ont été prononcés par la justice. En effet, le droit français condamne fermement les agressions lors des manifestations. Cela est également valable pour la dégradation des biens d’autrui.